Selon
la définition du dico : une gazette est un écrit périodique
donnant des nouvelles politiques, littéraires ou artistiques.
On
peut donc raisonnablement se poser la question d’un stage où on va
lire le journal !
Ça
c’était pour rigoler bien sûr, car ce qui va suivre est tout
simplement fabuleux.
La
gazette proposée par nos artistes céramistes est une technique de
préparation des pièces puis de cuisson tout aussi particulière, Quelques créations sont exposées, juste ce qu’il faut pour nous faire baver avant de commencer. Ah, les chipies !
PREAMBULE
Cet article sera un peu plus long que d'habitude, mais j’ai
personnellement participé à ce stage et comme c’est moi itou
toute seule qui gère le blog (peut-être plus pour longtemps du
coup, hihihi), je peux me permettre de me lâcher un tantinet.
Stage sur 3 journées : un week-end complet et un samedi,15 jours plus tard, pour la cuisson des pièces. 10 élèves et deux maîtresses : Annie et Corinne.
JOUR
1 :
Il est 9 heures, café,
thé et gâteau maison pour commencer cette matinée. Ensuite,
on s’affaire sur le façonnage : des bouteilles, des galets,
des boîtes, une poule et d’autres objets plus ou moins bien
identifiés.
***** La
pause de midi vient presque troubler la créativité. Presque, faut
tout de même pas exagérer. Il y a la queue devant le micro-ondes.
Sans vraiment espionner, il me semble que les pièces de poterie sont
largement plus créatives que ce qu’il y a dans nos assiettes. *****
L’après-midi, nous retournons à nos créations : croûteuses, sèche
cheveux, barbotine et outils ne chôment pas. 17 Heures, le glas
sonne, on remballe pour aujourd’hui !
JOUR
2 :
On prend les mêmes et on recommence. Café, thé, gâteaux
pour donner la pêche s’il était besoin. En vrai, pas besoin, bien
sûr, mais ce petit moment convivial est bien agréable. Nous avons le temps de créer une dernière pièce.
Comme
c’est dimanche, (vrai faux prétexte) on boit un apéritif, raisonnablement petit,
faudrait pas faire n’importe quoi cet après midi.
👉Les pièces laissées à l’air libre ayant pris une texture de cuir, c’est
le moment d’engober (et non de gober) avec… devinez
quoi… de l’engobe évidemment !
Lisser,
patiner, polir, lustrer, satiner, moirer : Corinne et Annie ne
manquent pas de vocabulaire pour nous faire comprendre ce qu’il
faut faire. Les
pièces prennent une douceur et un brillant incomparables comme
cirées, mais c’est assez fastidieux, FÔ bien le dire.
Heureusement qu’on peut papoter et rapporter les potins du moment. 17H, on ferme, c’est tout pour aujourd’hui.
pas de photos de cette étape...
15
jours, c’est long, très long. Mais il faut bien ça pour que les
pièces sèchent puis cuisent une première fois.
Enfin, le JOUR 3 arrive !
Les pièces sont prêtes pour la suite.
Regroupement
autour du café pour le briefing du matin. On voit que c’est
bientôt Pâques, la poule a pondu des œufs en chocolat. MIAM...
Les
festivités commencent : dans un premier temps, il faut passer
deux couches de chlorure de "je ne sais plus koi".
Masque, lunettes, gants, on ne rigole pas avec la sécurité.Ensuite,
au gré de nos humeurs, de nos envies, Z’et des conseils avisés
d’Annie et Corinne, on pose sur nos pièces : plumes,
fougères, genets et autres plantes, graines diverses, pelures d'oignons, mais aussi
d’autres matériaux insolites : grillage, fil de fer, sel,
sucre et marc de café, algues...Nous emballons nos précieuses créations dans une quintuple couche de papier aluminium. Et là, TADAM, nous admirons le second four raku flambant neuf où les pièces viennent s’imbriquer pour la première fournée.Corinne
surveille (ben VOUI, c’est elle la cheffe). C’est tout
un art, il y a des temps de chauffe et des paliers à respecter, puis
il faut encore un temps avant d’ouvrir les fours. Nous attendons anxieusement le défournement. Parfois le
papier d’alu a fondu malgré les multiples épaisseurs et nous
pouvons entrevoir les premiers effets. L’heure
de vérité a sonné. On arrose un peu au jet, puis petite phase nettoyage. *** Je ne peux vous décrire notre
émerveillement, on entend juste susurrer des "Oh, Ah,
Ohlala"... Les vrais mots d’enthousiasme viennent juste après,
on sait enfin à nouveau faire des phrases pour montrer notre
émerveillement. ***
Nous
nous appliquons pour préparer la seconde fournée. Là encore, les
deux fours vont tourner. Nouveau
défournement et nouvel émerveillement des pièces déballées.
Pour
l’énorme galet d’Émilie et le coquillage de Brigitte, pas de
chlorure de "je ne sais toujours plus koi" , juste des
végétaux pour un effet en noir, blanc et gris. (C’était leur choix).
Que dire pour clore cet article ? Un très réel
général engouement pour cette technique, mais qui ne peut pas se
réaliser en cours. Merci, euh naaan, GRAND merci à Corinne et Annie d'avoir proposé ce stage, c'était vraiment magique.
Alors… A quand le prochain stage de gazette ?